Arnaud Desjardins : Mon blog sur son ashram Les amis d'Hauteville

Le bien et le mal (2)

La pensée qui "sait" où est le bien et le mal est très difficile à remettre en question. Pourtant elle a tort. On entend souvent des chercheurs spirituels dire des choses comme "Comment peut-on être un sur un chemin spirituel et faire" ceci ou cela - divorcer, se mettre en colère, ressentir de l'attirance sexuelle pour quelqu'un...etc...et encore moins se prendre une cuite ou fumer un pétard. :-)
Pourtant, il me semble que Deshimaru buvait pas mal le saké.

La vérité, c'est qu'un disciple avancé est une personne comme vous et moi. La seule différence, c'est qu'il ou elle est capable de ressentir tout, ce qui fait qu'il reste maître des situations, il n'est plus mû par son émotion du moment et donc, ses actes sont basés sur la compréhension du réel et non pas sur la réalité déformée par le mental.
Concrètement, si un disciple se sent attiré sexuellement par une autre personne, si les circonstances ne permettent pas de passer à l'acte, il est capable de ne pas le faire sans frustration. Mais si les circonstances le permettent, il n'a aucune raison de ne pas le faire : le chemin ne lui interdit pas d'être vivant. C'est le chercheur qui ayant un problème avec la sexualité croit que s'il était avancé sur le chemin, il ne ressentirait plus de désir sexuel. Et c'est le même mécanisme dans tous les domaines.

N'importe quel sage est capable de ne pas boire mais dans l'absolu, rien ne l'empêche de mener une vie de débauche et d'en assumer les conséquences. Chacun fait ce qu'il veut. Du moment qu'il ne pervertit personne, sa santé ne regarde que lui. J'ai horreur de la dictature de la bonne santé.

Quelque soit son mode de vie, on peut tel que l'on est, suivre un chemin spirituel. On peut avoir des relations homosexuelles, on peut même avoir des pratiques sexuelles bizarres, du moment que cela se passe entre adultes consentants, le bouddhisme ne l'interdit pas.
Mais je conçois qu'on puisse discuter de ces cas parce que cela heurte la morale.

Voici donc un exemple qui montre plus clairement l'absurdité de la pensée qui "sait" ce qui est bien et ce qui est mal : une retraitante à Hauteville dans la petite salle a montré du doigt mes jambes croisées en disant Ca, c'est pas bien.
Ah bon. :-) :-)
Vous voyez.

Et moi aussi, je suis comme cette dame. Quand je suis venue à Hauteville il y a 15-20 ans, je n'acceptais pas la jalousie par exemple. Entre parenthèses, la jalousie existe chez tout le monde et pas que chez les femmes comme on entend dire trop souvent. Selon mon arbre personnel de la connaissance du bien et du mal, la jalousie était associée au mal.

Gilles et Emmanuel auraient raison de dire que cela vient de l'enfance. La jalousie dans le village où j'ai grandi au Vietnam a fait beaucoup de dégâts matériels et physiques. J'ai été trau-ma-ti-sée. Mais je n'ai pas eu besoin de le savoir pour changer mon logiciel. 

Et comme je rencontrais ça partout et le refusais de toutes mes forces, je n'appréciais personne.

Chacun a sa notion de péché héritée des trois religions monothéistes. Et on aborde les autres selon sa conception personnelle du bien et du mal. Pour les uns, Arnaud Desjardins ne doit pas ressentir ceci, pour d'autres, il ne doit pas dire cela. Sinon, "ce n'est pas normal". 

10 juillet 2019

>>> Le bien et le mal (3) : l'arbre de la connaissance du bien et du mal dans l'éducation des enfants

Ajouter un commentaire