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Arnaud Desjardins : Mon blog sur son ashram Les amis d'Hauteville

Les groupes de Gilles : le début

Quand je suis arrivée dans les groupes* début années 2000, je me suis surprise dans ma relation avec mes compagnons de cellule** à donner le bâton pour me faire battre en leur disant quelque chose sur moi qui provoque leur condescendance pour ensuite me révolter et leur faire une mise au point bien salée pour remettre les choses au clair. 
C'était, je crois, à la fois, pour pouvoir alimenter la pensée en moi qui disait que les gens étaient "comme ça", "tous des cons", "il n'y a aucune relation possible" et aussi pour me punir, quotidiennement dans toutes mes relations, de ne pas être assez bien pour dieu. 

Education religieuse
Dès ma plus tendre enfance, ma mère me disait que c'était "moche" de toucher à son corps, que c'était un péché passible de l'enfer éternel et que c'était même inutile de se cacher sous la couette parce que dieu voit tout. La galère. :-) :-) :-) :-) :-) 
Idem pour l'argent, il ne fallait pas courir après. Chasteté et pauvreté pour tous. :-) :-) :-)
J'ai mis des décennies pour sortir de la culpabilité et de la sensation d'être foncièrement sale et indigne de l'univers. 

Conseil non sollicité pour les parents qui se posent des questions sur la façon de faire avec leurs enfants quand ils découvrent leurs coprs :

- Dire à l'enfant (sans le juger derrière le filtre de notre éducation) que ce qu'il fait est personnel, que s'il veut faire ça, il faut qu'il aille dans sa chambre et qu'il ne faut le faire devant personne, aucun adulte, même pas maman, même pas papa, personne, parce que c'est personnel. Et c'est tout. On n'explique rien, le plaisir est personnel. Il saura tout ce qu'il doit savoir avec l'expérience et il n'en sera pas tourmenté parce qu'on n'a pas fait d'une pulsion naturelle quelque chose de laid et un péché mortel. 

- Et si on surprend des enfants en train de jouer au docteur, à partir du moment où ils sont dans un endroit sécurisé comme leur chambre, à partir du moment où il n'y a pas la présence d'un adulte ou d'un enfant plus grand, on leur fout la paix. On ne leur colle pas la honte, notre honte en fait, on ne les gronde même pas parce qu'ils ne font rien de mal. 
En général, on a du mal avec cela parce qu'on croit qu'on a commis, dans notre enfance, des péchés honteux (des adultes ont dit que ce n'était "pas bien") et qu'on est le seul ou l'un des rares à l'avoir fait. Et pour cacher et se cacher cette honte, on veille à ce que nos enfants ne soient pas "atteints" par cette tare. 
Même les plus soi-disant libérés sexuellement pensent que c'est glauque, des enfants qui jouent au docteur et ils leur transmettent le mal-être et la maladie psychologique héritée eux-mêmes de leurs parents. 
Pourtant si on fait l'effort de retrouver nos souvenirs d'avant la leçon de morale des adultes, on sait que les enfants ne se font aucun mal. Parce qu'il n'y a pas de pénétration dans leur sexualité. Ils ne se prennent même pas au sérieux. Ils sont hilares. 
Mais c'est comme ça que la maladie perdure de génération en génération tout en se croyant guérie. Les pauvres mômes. :-(

Dans mes autres relations à l'extérieur des groupes, la mise au point n'étant pas tout le temps ni facile ni possible à faire ni même toujours efficace, il était urgent que j'arrête de donner le bâton. Donc, j'ai arrêté. Cela a continué un peu comme un vélo porté par l'élan mais cela se raréfie parce que je ne pédale plus. :-) 


* Pour les lecteurs qui ne le sauraient pas, Gilles Farcet anime des groupes, non pas à Hauteville mais à Paris et vers chez lui, à Angles.
Mais mauvaise nouvelle pour les gens qui seraient intéressés : Gilles est full, parfois même au bord du sur-booking et ne recherche pas de nouveaux élèves. 

** On se voyait une fois par mois tous ensemble et une fois par petits groupes appelés cellules.

20 octobre 2019

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