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Arnaud Desjardins : Mon blog sur son ashram Les amis d'Hauteville

AG 2019

Cela faisait 15 ans que je n'étais pas allée à Hauteville. J'y suis retournée là en juin pendant la semaine de l'assemblée générale (quand on est venu une fois à l'ashram, on peut revenir quand on veut).

Au premier déjeuner, j'ai vu que la fréquention a plus que baissé (le réfectoire n'était pas rempli à moitié). Il paraît que c'est comme ça depuis le décès d'Arnaud. Le nombre d'adhérents n'a pas diminué mais des gens ne viennent plus. Cela ne m'étonne pas vraiment parce que c'était déjà comme ça quand il était vivant : quand il n'était pas là, les gens avaient du mal à venir.

Personnellement, j'ai eu la chance de ne jamais avoir eu à choisir : Arnaud était au Canada lors de mon premier séjour. J'ai resssenti de la déception quand on me l'a annoncé mais je me suis dit que je n'ai pas organisé tout mon séjour pour rien, je vais prendre tout ce que je peux prendre d'Hauteville même sans la présence d'Arnaud. Et je n'ai pas été déçue. Cela a même dépassé mes espérances. Et comme une cerise sur le gâteau, pour des raisons inconnues de moi, Arnaud a écourté son voyage et est rentré plus tôt. Ce qui m'a permis d'échanger quelques mots avec lui le dernier jour. Et depuis, j'y suis retournée beaucoup de fois sans jamais me préoccuper de savoir s'il était là ou pas. J'appréciais aussi les interventions de ses collaborateurs. Mais on aura le temps d'en reparler. 

Là tout de suite, on va parler de la comptabilité d'Hauteville. 

>>> La comptabilité d'Hauteville 

>>> Art : méditation musicale 

Mais ce ne serait pas moi s'il n'y avait pas de critiques. On va donc continuer ce "compte-rendu" de mon dernier passage chez les Amis par quelques critiques.

>>> L'offensive féministe

>>> La psychologie

>>> Les toilettes réservées au service

Et si on veut savoir pourquoi je suis retournée à Hauteville puisque je les critique >>> Qui va à Hauteville ?

Les intervenants

Parmi les différents intervenants, celui qui m'a le plus interpelée, c'est le père Christian Delorme, un prêtre très engagé dans le dialogue inter-religieux, surtout avec les Musulmans. Il nous a raconté toute son attirance pour le Maghreb et à un moment, il dit comme un énorme regret : "Quand on est un Occidental blanc, on ne peut pas devenir un Maghrébin.".
Ce n'est pas la 1ère fois que je rencontre ce désir chez les Blancs mais c'est la 1ère fois que j'entends quelqu'un dire aussi clairement qu'il aurait voulu être un Maghrébin.
Les Kabyles aiment ressembler aux Français. Les Noirs et les Asiatiques voudraient devenir blancs. En Asie, beaucoup de gens font de la chirurgie esthétique pour s'agrandir les yeux et relever le nez.
Mais le père Delorme a beau être "adopté" par une famille algérienne (la mère le présente aux gens comme "son fils"), biologiquement, il sera toujours un Français blanc. Il le sait et il semble en souffrir. C'est effectivement un désir à jamais condamné à la frustration parce qu'on ne peut être que ce que l'on est. Tu es cela, a écrit Arnaud. Devenir soi-même est un objectif plus réaliste que de devenir quelqu'un d'autre. Et c'est bon de découvrir que tel que l'on est, on est parfait.

J'ai bien aimé aussi l'intervention de Sophie Edelmann.

Je suis fascinée par ces femmes qui laissent tout tomber pour suivre un homme et dépendre financièrement de lui, même juste le temps de retrouver du travail. Il parait que Thierry a divorcé et s'est remarié. Il y a 15 ans, j'ai aperçu sa femme venue à l'ashram avec leur bébé. Et je lui ai demandé ce qu'elle faisait dans la vie. Il m'a répondu qu'elle ne travaillait pas (ou plus). A moins d'exercer une profession libérale, d'être un entrepreneur ou avoir un réseau personnel très efficace, on ne peut pas retrouver du travail avec un trou de plusieurs années sur son CV. Le monde du travail ne reconnaît pas la valeur de la pause sabbatique. Je ne sais pas comment elles font après le divorce. 

Cela ne choquait pas du tout Arnaud qu'une femme puisse dépendre financièrement de son mari. Normal : cela se faisait beaucoup à son époque.

Mais j'ai beau y réfléchir, je ne vois pas ce qui pourrait me faire renoncer à mon autonomie financière pour dépendre d'un homme, même pour un temps parce que s'il y a un désaccord grave pendant cette période, si c'est important pour lui que je cède et que c'est important pour moi de ne pas céder, il ne pourra pas ne pas sortir l'arme ultime pour me faire plier. Et si je dois plier parce que ma survie est menacée, je ne le verrai plus comme mon homme mais une espèce d'employeur, un patron devant qui je dois m'effacer pour manger, je ne l'aimerai plus du tout. C'est pour ça que je suis très curieuse et fascinée par ces femmes : ce n'est pas quelque chose qui m'arrivera à moi.

Il y a eu aussi un Indien sud américain qui disait que non seulement ils ont été chassés de leur terre mais qu'en plus pour les récupérer, on leur demande de les acheter. :-(

Il y a eu quelqu'un d'autre aussi mais je ne sais pas qui c'était : j'étais fatiguée, je me suis endormie. :-)

>>> Commérages

>>> La tombe d'Arnaud Desjardins

30 juin 2019

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