Les règles de l'ashram : le téléphone

Pourquoi faut-il ranger son téléphone quand on est en séjour à l'ashram ?

Ce qui nous empêche de trouver le now et d'y rester, c'est notre système de pensées. Les pensées s'enchainent les unes après les autres à longueur de journée. Et ce sont toujours les mêmes qui passent et qui repassent en boucle, parfois pendant des années et des décennies. On fonctionne donc tout le temps sur le passé et l'anticipation du futur et on passe à côté de la vraie vie qui ne se passe que dans le présent.

C'est essentiel, quand on va dans un ashram, de se défaire pendant le temps du séjour de ses habitudes. Dans un ashram, on fait les mêmes choses qu'à la maison (ménage, cuisine, bricolage, jardinage...) mais à des horaires fixes bien établies à l'avance pour casser les habitudes mentales.

Le fait de ranger le téléphone dans sa valise sert déjà à se déconnecter, ne plus penser aux emails qui arrivent et auquelles il faut répondre et vu comment on dépend tous plus ou moins du téléphone et d'internet, ça change radicalement les habitudes et dépendances mentales.

C'est certainement pour ça que j'ai connu des expériences peu ordinaires à l'ashram. J'ai déjà vu le now à la maison quand mes enfants étaient petits. Je les ai vus dans le jardin d'Eden, ils étaient toujours à la maison, rien ne change mais le jardin d'Eden est vraiment sur terre et on peut l'expérimenter de notre vivant.

Le paradis après la mort pour les "bons", je n'y crois pas. Je ne pense pas que dieu nous punisse en nous envoyant en enfer pour l'éternité, après tout, nous sommes ses créatures, si on n'est pas assez bien pour dieu, il en est seul responsable.

Pour en revenir au téléphone, Arnaud n'avait rien contre l'appareil téléphonique, il n'avait rien non plus contre internet, si on ne consulte pas ses emails, il n'y a aucune raison pour ne pas aller se chercher des recettes de cuisine sur internet, aucune. Je sais que les élèves les plus proches d'Arnaud partagent avec lui le désir d'écrire des livres. Moi aussi, j'ai voulu écrire un livre. Mais j'y ai renoncé parce que c'est plus important pour moi de dire ce que j'ai à dire que de voir mon nom sur la couverture d'un bouquin.  En plus, le livre papier n'attire plus. On lit plus facilement à l'écran, c'est éclairé de l'intérieur, cela fait moins mal aux yeux (contraiement à ce qu'on dit souvent). Les élèves les plus proches d'Arnaud qui voudraient encore écrire des livres devraient passer au livre numérique pour atteindre plus de personnes. Je trouve.