Arnaud Desjardins : Mon blog sur son ashram Les amis d'Hauteville

Mon exercice illégal de la psychologie

Ma volonté de construire un foyer heureux avec mon enfant est née d'abord du souvenir de mon amour pour les nièces et les neveux quand ils étaient petits et du très douloureux constat de mon incapacité d'alors d'apprécier la présence de ma propre enfant. Que s'était-il passé en moi entre temps pour que moi, qui aimait autant les enfants, ne pouvait plus supporter les pleurs de bébé ou même une simple demande d'attention de la part de Petite Fille ? 
C'était une cause de souffrance immense. 
C'est en cherchant la cause de ce mal-être que j'ai souvent lu les livres d'Arnaud Desjardins et aussi de Lee Lozowick. Plus tard, la joie presque palpable qui régnait sur Hauteville quand Emmanuel s'est marié a augmenté en moi ce désir impérieux d'être heureuse dans ma famille. Et ma destinée (qui n'est pas du tout triste comme me l'a dit une jeune féministe) veut que ma famille, ce n'est pas moi et un homme ou nous et notre enfant mais moi seule et mon enfant. 

En tournant radicalement mon attention vers mon foyer à construire, j'ai remarqué autour de moi que beaucoup de parents accueillent merveilleusement bien les enfants des autres mais ont du mal avec leurs propres enfants. 

Et avec le temps, 
sans vouloir marcher sur les plates-bandes de personne
en faisant de l'exercice illégal de la psychologie :-) :-) :-) :-)

je crois que ne pas apprécier la présence de ses enfants est un signe qu'on n'apprécie pas sa propre présence : les enfants, surtout les biologiques parce que venant de nous, sont inconsciemment considérés comme un petit moi extérieur. 

C'est pour ça qu'on a aussi tendance à attendre de nos enfants qu'ils fassent ce qu'on n'a pas su ou pu faire. 
C'est important pour les parents qui se sentent concernés par l'éducation de voir qu'ils mettent 

-très naturellement et toujours selon leurs arbres de la connaissance du bien et du mal

une charge injuste sur les épaules de leur enfant,

sommé de faire, non pas ce qu'il est censé faire selon son être, mais de satisfaire l'ego de ses parents,
...tout en intégrant l'idée que c'est pour son bien à lui !
 
C'est hyper pervers. Cela rend les gens très malheureux. C'est pour ça que Swâmi Prajnanpad disait qu'"être libre, c'est être libre du père et de la mère". 

Mais il me semble que Swâmi Prajnanpad aurait pu aussi ajouter qu'être libre, c'est libérer le père et la mère. 
Et les libérer, 
c'est d'abord reconnaître que même le meilleur des parents porte en lui cette tendance à se projeter sur ses enfants. 

La seule différence entre nous et pour la plupart, nos parents, c'est qu'on a eu la très grande chance d'avoir trouvé le chemin (ou d'avoir été trouvés par le chemin).
Nous avons la chance, à la différence de nos parents, de savoir que 
la seule et l'unique façon d'éviter à nos enfants ce boulet psychologique à trainer derrière soi toute sa vie, sous diverses formes dont la culpabilité et la sensation de ne pas être à la hauteur,
c'est de voir, dans l'instant, ce désir d'accomplissement à travers eux.
Parce que dès qu'on voit, on a le choix. 
On peut ne plus obéir à la pensée et à l'émotion qui va avec. 

13 octobre 2019

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