Arnaud Desjardins : Mon blog sur son ashram Les amis d'Hauteville

La mort d'Arnaud

Partout, on parle de la mort d'un sage ou d'un maître.

Je ne sais pas ce qu'est un sage. Et comme André Comte-Sponville, les mots maître-disciple m'horripilent.

On ne peut pas ne pas associer les mots maître-disciple aux mots maître-esclave. :-) :-) :-) Et le fait est que je ne suis l'esclave de personne. :-) :-) :-) Et Arnaud n'est pas non plus mon maître parce que je ne lui ai jamais obéi. :-) :-) :-)

Donc, je ne sais pas ce qu'est un sage mais si Arnaud m'a convaincue, c'est parce que j'ai constaté à plusieurs reprises qu'il n'y avait aucune contradiction performative, c'est-à-dire aucun décalage entre la philosophie qu'il exposait et ce qu'il était et faisait.

Et puis je fonctionne au coup de cœur. Et j'ai eu un vrai coup de coeur parce que je pouvais lui parler de tout. Je ne lui ai jamais parlé en privé, nos rencontres ont toujours été publiques, plus ou moins en aparté parfois mais toujours en public. Et j'ai pu lui parler des choses les plus extravagantes, tout au moins dans leur forme, parce que ça a toujours été très sérieux pour moi. J'y allais pour quelque chose, je n'ai aucun attachement personnel à Arnnaud Desjardins.

C'était un très grand philosophe, qui probablement pour rendre hommage à son propre maître asiatique, a préféré endosser le difficile titre de guru qui agace tant André Comte-Sponville. Le guru en Asie est un maître de philosophie appliquée et parce que sa philosophie est compréhensible, applicable et accessible au commun des mortels, Arnaud Desjardins était très probablement le plus grand philosophe qu'ait jamais connu l'Occident francophone. En ce qui concerne l'autre côté de l'Atlantique, je n'ai jamais eu l'occasion d'approcher V.R Dhiravamsa mais le chemin qu'il propose est tellement rapprochant de celui d'Arnaud qu'on pourrait se demander s'ils ne se sont pas rencontrés dans une vie antérieure. :-) ...Lee Lozowick, je sais pas, pour moi, c'est un marchand d'art excentrique. Il a certainement d'autres qualités mais celles que je retiens sont artistiques.

Arnaud n'enseignait pas le théâtre mais avec l'Orangerie, il m'a fait quelques remarques par ci par là qui mine de rien m'ont ouverte sur l'art. J'aimais bien cet homme là : c'était un bourgeois dans le bon sens du terme, un bourgeois gentilhomme. C'est pour ça que je lui ai écrit une lettre sympa. Je savais que je ne le reverrais pas. Ce n'est pas grave, je n'avais aucune relation personnelle avec lui. Mais j'ai envie de faire ce site parce qu'Arnaud Desjardins a été une belle rencontre. 

Mais il n'y a pas que les mots maître et disciple qui m'énervent, il y a aussi le mot égo. Je sais que dans le sens d'Arnaud Desjardins, le mot égo ne veut pas dire amour propre. L'Enseignement demande beaucoup d'amour propre et il est hors de question d'y toucher. Je ne sais pas si la description d'André Comte-Sponville peut être prise comme un synonyme mais elle me convient parce que je ne veux parler que de ce que j'ai expérimenté et "Ce qui en moi dit Je" est un sujet déjà assez vaste. Sur ce site, je peux utiliser le mot égo pour éviter de paraphraser, sachant que ça n'a rien à voir avec l'amour propre. Mais ailleurs, j'utilise le mot Intellect sachant que ce n'est pas un synonyme.

J'ai envie de refaire mon Hauteville avec ce site. Je ne dirai pas ma Basseville parce que ce n'est pas bas. On va dire que c'est mon sous-terrain. Mais je ne suis pas une taupe, ce serait plutôt Lara Croft, la Grande-Bretagne et la folie des grandeurs.

Et si je devais écrire une épitaphe pour Arnaud, je dirais : "Ici, repose un vieux comme je les aime."                                                                                         

>>>> La tombe d'Arnaud Desjardins

2012

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